Le Choix – Paul J. McAuley

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Le Choix est un court roman publié par Le Bélial dans l’excellente collection Une Heure Lumière. Court mais dense. En dépit d’un rythme trompeusement lent au démarrage, Le Choix se révèle surprenant dans ses changements de thématiques, de rythme, et d’ambiance. S’il y a deux mouvements bien marqués dans la progression du récit, en peu de pages Paul J. McAuley arrive à négocier des changements de direction qui m’ont surpris à chaque tournant. Rapidement, au cours de ma lecture, je ne savais plus dire quelle trajectoire le récit allait prendre à la page suivante. Cela commence comme les aventures de Tom Sawyer, mais on comprend rapidement que nous ne sommes pas sur les bords du Mississippi mais dans une Angleterre post-apocalyptique, que le monde a plus ou moins été sauvé par une technologie extraterrestre permettant de nettoyer les dégâts causés par l’humanité sur sa propre planète, mais que la réchauffement climatique et les guerres ont tout de même bien amoché l’humanité et que…

Tout cela pour dire que Dalian et Lucas sont deux adolescents, amis depuis toujours, et que ce matin-là un dragon des mers s’est échoué non loin de chez eux. Ils vont remonter le fleuve pour aller voir la machine extraterrestre de plus près. Cela donne l’occasion de très belles pages.  J’apprécie beaucoup le style de Paul J. McAuley. Le vocabulaire est précis, et les images vivantes. On sent d’ailleurs que Gilles Goullet a dû bien s’amuser à traduire tout cela. Arrivés sur place, les choses vont se précipiter. Notamment lorsque l’armée va essayer de faire péter le machin.

C’est de la science-fiction comme je l’aime. De celle qui ne cherche pas à faire dans la métaphore mais qui s’assume pleinement. Elle embrasse de nombreux thèmes (de l’écologie aux contacts avec des civilisations extraterrestre, en passant par l’amitié et l’avidité, et le libre arbitre), et couvre tout cela en donnant l’air de rester extérieur, témoignant de faits comme à travers un objectif de caméra fixe. L’auteur ne nous dit pas quand rire ou quand pleurer, il n’essaye pas non plus de nous convaincre d’une philosophie ou une politique. Il nous laisse entièrement libre de penser par nous même et je trouve ça rudement plus efficace. Il y a d’ailleurs un soupçon de Greg Egan chez McAuley. Pas dans le style mais dans un art de peindre des nuances sombres sous lesquelles se cache en réalité une envie de serrer les poings et de les lever.


D’autres avis : Samuel ZitermanVert , le post-it SFFF, 233°C,


Livre : Le Choix
Collection : Une Heure Lumière (Le Bélial)
Auteur : Paul J. McAuley
Publication : 2016
Langue : Français (traduction de Gilles Goullet)
Nombre de pages : 96
Format : papier et ebook
Prix : Theodore Sturgeon (2012)


3 réflexions sur “Le Choix – Paul J. McAuley

  1. McAuley, j’ai tenté trois fois, de mémoire, et j’ai été déçu à chaque fois. J’ai donc fait l’impasse sur ce titre, même si c’est un UHL. Mais vu la confiance considérable que je place en toi, je pourrais bien changer d’avis ! Vu à quel point mon programme est surchargé, je ne sais pas si je dois te remercier 😀

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